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 Vie au palais

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Livandil d'Eleissen
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Livandil d'Eleissen


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PostSubject: Re: Vie au palais   Vie au palais - Page 2 EmptySat 22 Nov à 19:19

Yeah, j'ai failli le faire aussi xD
Comme tu veux^^
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Alénor d'Endarniel
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PostSubject: Re: Vie au palais   Vie au palais - Page 2 EmptySat 22 Nov à 23:01

Appuyée contre le rebord de la fenêtre de sa chambre, Alénor regardait l'extérieur, pensive. Le vent caressait les herbes et les faisait onduler sous le soleil couchant. Le parc était d'une beauté surnaturelle. Nerveuse, la jeune femme égalisait distraitement les plis de son kimono... Elle ne savait comment réagir, espérant comme redoutant l'arrivée de son époux. Elle était heureuse comme effrayée ; les sensations opposées d'angoisse et de calme parfait se mêlaient en elle. C'était sans doute la raison pour laquelle elle ne pleurait pas, la sérénité.
Alénor ne bougea pas lorsque Livandil frappa. Comme elle l'avait imaginé, il était entré sans attendre de réponse. Elle ne se retourna pas immédiatement, sentant le regard inquiet de son mari posé sur elle. Les yeux rivés sur le sol, elle se détourna de la fenêtre et avança vers lui. Il ne bougeait toujours pas lorsqu'elle leva enfin les yeux. Sans qu'elle pût réfléchir ou même se contrôler, un sourire rayonnant se dessina sur son visage et en cet instant, seulement, elle sentit des larmes de joie pure rouler sur ses joues.


" Livan... je suis enceinte."

Des mots qui prenaient une dimension nouvelle, merveilleusement réelle en franchissant ses lèvres. Une multitude d'émotions passa dans le regard de Livandil, puis le bonheur les chassa toutes, ce même bonheur que ressentait Alénor en cet instant. Alors qu'il la submergeait, elle éclata de rire et se jeta au cou de son époux. En réponse, il la serra contre lui et l'embrassa comme jamais il ne l'avait fait. Quant il la tenait ainsi, elle prit une pleine conscience de ce qu'ils formaient ensemble ; elle était sienne, son épouse et la mère de son enfant. En cet instant, pour la première fois, elle sut qu'elle ne désirait rien de plus. Jamais ils ne s'étaient aimés ainsi, avec une telle franchise, un tel sentiment partagé. Jamais rien ne les avait unis comme cela. Cette façon d'aimer, méconnue de l'un comme l'autre, celle à laquelle ils avaient aspiré dès le départ... elle pouvait résider en un seul instant. La valeur des mots " je t'aime " était plus claire que jamais elle ne l'avait été. Bien trop claire pour qu'ils soient prononcés.
Ce ne fut que lorsque Livandil passa une main entre les plis de son kimono que les sentiments d'Alénor se métamorphosèrent. La noirceur de la trahison emplit son coeur ; il lui donnait tout, jusqu'au bonheur total... et elle lui mentait. A contrecoeur, elle repoussa la main de son mari, l'embrassa une dernière fois et recula d'un pas.


" Je... avant, il faut que je te parle. "


Elle baissa les yeux sur le tapis qui recouvrait une bonne partie du sol de la chambre, ne trouvant d'autre contenance qu'observer l'entrelacs de figures qui le composait. Une main de Livandil lui releva tendrement le visage et la força à le regarder dans les yeux. Il était sans nul doute incapable de prononcer le moindre mot. Ils n'avaient de toute manière nul besoin de phrase pour se comprendre, dans certains cas. Malheureusement, ce dont elle devait lui faire part ne pouvait que passer par cet intermédiaire. La jeune femme refusait de devoir contempler une nouvelle barrière entre eux. La prenant par la main, il l'invita à s'asseoir sur le lit où il prit place à ses côtés. Il attendit patiemment qu'elle prenne la parole, caressant sa main qu'il serrait dans la sienne.


" Je ne voulais pas t'en parler, de peur de te paraître stupide, ou suspecte. Je sais que tu vas penser que c'est une manière de fuir la réalité. "

Furieuse contre elle-même, elle laissa échapper un soupir. Pourquoi fallait-il qu'elle gâche le plus beau moment de son existence ? *Pour qu'il soit encore plus beau* pour qu'il soit vrai et sincère, pour ne pas avoir de regrets. Livandil hocha la tête, porta la main de son épouse à ses lèvres et l'embrassa.


" C'est au sujet de la guerre... Tu les entraînes pour rien, c'est une fausse piste. "

Il parut surpris... et c'était là un euphémisme. Il regardait Alénor comme si elle venait d'énoncer une absurdité renversante. Pour lui, ce devait être le cas ; elle savait qu'elle disait la vérité.


" Ecoute, c'est probablement très difficile à croire n'est-ce-pas ? Mais c'est le cas Liv, aies confiance. Je connais parfaitement Nathaniel, mieux que je ne te connais et que je ne te connaitrai jamais. J'ignore pourquoi il en est ainsi, probablement parce qu'il était l'élève de la soeur d'Eole...
Liv, je sais qu'il ne le fera pas, par amour pour moi ! Il sait ce que j'ai vécu, et il en a vécu une part avec moi. Je sais qu'il a changé mais jamais il ne m'infligera une telle chose. Crois-moi, mon amour, je t'en prie. Je ne sais pas pourquoi ni comment je lis son coeur, et comment il lit le mien.
Regarde. "


Alénor retira sa main de l'étreinte de celle de Livandil et se leva. Elle prit délicatement un objet posé sur sa coiffeuse et revint s'asseoir auprès de son époux. Elle ouvrit les doigts afin qu'il puisse contempler le bijou. Un G et un H en lettres d'or se chevauchaient sur la médaille du collier, un faucon en fond.

" J'ai offert ça à Nathaniel, le jour du deuxième anniversaire de notre faux mariage. En fait, puisque les lois nous interdisaient de nous unir, nous avions fait semblant... C'était plutôt un symbole, ensemble envers et contre tous. Peut être aussi une façon de nous convaincre que nous vivions dignement, après tout. Nath vivait dans les années 2060 de notre ancien monde, ces initiales sont celles de son groupe de rock de l'époque... Golden Hawk... tu ne connais certainement pas cette sorte de musique, je te montrerai !
Bref, lui et moi, nous avions trouvé un sens caché à ces initiales, et c'est ce qui rendait ce symbole si important à nos yeux.

Tout cela pour t'avouer qu'Edwin est venu me trouver cette après midi, mais nous parlerons de ceci plus tard, je t'en prie. Il m'a remis le collier de la part de Nathaniel et m'a parlé de certains instants de... lucidité... au coeur de la magie noire où il répétait mon nom, où il disait combattre le mal pour moi, par mon souvenir. Il a envoyé Edwin ici, pour nous aider, et dit désirer perdre cette guerre plus que tout.
Je sais que ça peut te sembler un plan d'attaque, je sais ce que tu dois penser... mais par ce présent il ne fait que certifier ce que je sais déjà. Pour ce que le symbole de Golden Hawk représentait pour nous, je sais qu'il l'aurait détruit avant d'être contraint de l'utiliser à mal. C'est pour cette raison, entre autres, qu'il m'a donné Star. Crois-moi, Liv, fais-moi confiance. S'il attaque, ce sera comptant avec les moments de lucidité qu'il parvient à gagner. C'est sur ce point que je doutais, et lui aussi... à savoir s'il en serait capable. Le collier, c'est sa promesse. Il y parviendra.
Avec ceci, Livan, je peux t'assurer que la guerre ouverte n'est pas à craindre. Il donnera des ordres, peut-être, mais il a suffisamment de génie pour les contourner une fois lui-même. Seules les missions discrètes, rapides et ciblées peuvent passer au travers des mailles. C'est pour cette raison que depuis quatre ans ce n'est qu'un combat de l'ombre... Nous sommes beaucoup trop proches pour pouvoir prétendre nous opposer réellement.

Un dernier point sur lequel je n'ai pas été franche, sans pour autant mentir directement : Je suis arrivée sur cette île il y a dix ans seulement, j'ai passé les six premières années avec Nath. Les gens d'ici ne parlent plus de rien... de l'avant-guerre, d'avant mon arrivée. Une nouvelle ère a débuté avec notre arrivée, elle s'est rapidement ouverte sur la plus terrible guerre jamais connue de notre monde ou celui d'où nous venons. "

Elle se tut, dégoûtée d'elle-même. Devoir poursuivre de telles révélations devant son époux qui l'aimait de toute son âme la torturait. Ils restèrent ici, longuement, sans un bruit. Lorsqu'enfin il posa une main sur sa joue, elle le regarda. Il lui dit simplement quelques mots, que rien ne pouvait le rendre plus heureux que sa famille... et son enfant.
Alénor sourit et passa au registre suivant, bien plus intéressant maintenant que les affaires avaient été exposées.


" S'il te plait... ils attendront demain pour tout savoir. De toute façon ils ne comprendront pas, et il faudra trouver un prétexte.

Tu restes avec moi, cette nuit ? "


La lueur espiègle dans ses yeux... celle qu'elle adorait lui voir. Alénor retrouva rapidement l'état si merveilleux de leur "nouvelle forme" d'amour, encore plus poussée si c'était possible, et passa les heures suivantes à contempler ce bonheur, comblée.

Evidemment, lorsqu'elle s'éveilla -bien qu'il ne fût pas encore cinq heures du matin- Livandil n'était plus à ses côtés. Elle passa sa tenue de combat, attardant la main sur son ventre... elle sourit en pensant à lui. Bientôt, ils seraient obligés de rendre leur mariage public.



***


Alénor ne frappa même pas avant de pousser la porte, d'or, comme toutes celles qui parsemaient cet étage. Lorsqu'elle entra, la salle préalablement plongée dans la pénombre s'illumina d'une douce lueur ocre... Il appréciait toujours autant la finesse. La pièce n'avait pas le moins du monde changé ; toujours la même large table de chêne, parsemée de papiers en tous genres gisant au milieu de plumes diverses et de feuilles raturées. Un feu magique avait pris dans la cheminée de marbre blanc sculptée ; cette vision redonna à Alénor une envie irrépressible de terminer sa nuit. Tout comme si elle avait été chez elle - et ç'avait, il y a quelques temps, plus ou moins été le cas - elle s'assit dans un large fauteuil recouvert de velours... La chaleur du feu, la douceur et la sérénité de l'environnement se réunirent et, rapidement, la Consule s'endormit sans la moindre crainte.

Lorsqu'elle s'éveilla, en sursaut, elle constata que quelqu'un avait la main posée sur son épaule. Elle se retourna et regarda Jehan dans les yeux. Il ne paraissait pas surpris ; plutôt amusé. Trouver Alénor dans son bureau était déjà une innovation majeure, depuis leur rupture, mais la trouver endormie avant l'aube relevait de l'irréalisme. Il ne parla pas, attendant qu'elle le fasse elle-même. La jeune fille trouva, par ailleurs, cette situation fort inconfortable. Elle opta pour une phrase courte, coupant tout protocole, afin d'énoncer la raison de sa venue.



" Jehan, tu es Consul. "


Il n'esquissat pas un geste de plus ; son expression ne changea même pas, en vérité.

" - Tu ne me détestes plus, Alénor ?


- Je ne t'ai jamais détesté.

- Je t'ai toujours aimée.

- Parfait.


- Parfait. "



Affichant un ton neutre, Alénor se dégagea de l'emprise de Jehan sur son épaule, se releva et quitta le bureau. Alors qu'elle refermait la porte, les yeux à nouveau plongés dans la pénombre du couloir, les deux Consuls souriaient.


***


Reprenant la route qui menait à la Salle du Conseil, Alénor ne parvenait pas à faire le vide dans son esprit. Elle rejoignait Livandil afin de l'aider à expliquer au Sénat le nouveau "plan"... ou plus précisément l'inutilité du premier. Nul doute qu'ils allaient mal prendre cette révélation, alors s'il fallait y ajouter celle qui concernait les mariage de Livandil et Alénor ! Hypothèse à éviter... pour le moment. Cependant, elle ne pourrait cacher éternellement le fait qu'elle fût enceinte ; et le plus tôt viendrait l'heure des révélations serait le mieux. Ce matin, elle n'annoncerait au Sénat le retour d'Edwin. Ils auraient suffisament de nouvelles préoccupantes à démêler. Ils verraient également par eux-mêmes que Jehan avait été promu Consul -sans qu'ils aient été concertés... Ajoutant à cela les rapports de plus en plus évidents entre Livandil et elle, et les révélations concernant Nathaniel... les puissances supérieures avaient bien choisi le moment pour qu'elle attende un enfant. Elle ne doutait pas un instant de la nature des rumeurs futures, serait-ce même les plus folles. Peu importait, la protection de la cité passait avant tout. Il suffirait de les convaincre de la bonne foi de leur Consule. Simplement, ils devaient croire qu'elle combattait Nathaniel, quels que fussent leurs rapports. La survie de ces gens comptaient, quant à l'honneur d'Alénor, il y avait bien longtemps qu'elle l'avait perdu. Consule, un peuple à protéger par delà les lois, par delà le monde et ses croyances. Eole ne douterait pas d'elle, et là était l'important en ce qui la concernait proprement. Il avait été sa première certitude ici, il resterait le fondement de cette seconde vie.



La salle entière se tut lorsqu'Alénor entra. Tous se levèrent, solennels. Livandil, en bout de table, adressa un sourire à son épouse tandis qu'elle avançait vers lui ; les sénateurs, suivant le protocole, gardèrent les yeux rivés vers leurs notes encore vierges. Nul doute qu'elles demeureraient vides ; cette fois, la Première Consule gardait en réserve certaines cartes qui surprendraient même son mari. Elle s'assit sur le fauteuil central, tous l'imitèrent. Alénor garda toutefois le silence quelques minutes, attendant l'arrivée de Jehan ; comme elle l'avait prévu, il poussa la porte moins de dix minutes après qu'elle l'eût elle-même fait. Les mines des Sénateurs se décomposèrent alors que le jeune homme prenait place de l'autre côté de la Première Consule, en écho à Livandil. Aucun ne parla, ils en auraient, pour une fois, été bien incapables.
Alénor prit une profonde inspiration, les yeux clos. Tous attendaient, la tension devenait intolérable. Livandil semblait croire qu'un chapitre manquait à son enseignement, Alénor sentait son regard posé sur elle alors qu'elle tentait en vain de se détendre. *Nath, pardon, je suis désolée... je n'ai pas le choix. J'ai fait de mon mieux, jusqu'à aujourd'hui ; mais comment avoir la force d'arriver jusqu'au bout ? La force de te détruire, les dieux mêmes ne sauraient me la donner.*
Elle afficha son masque neutre, plus impénétrable que jamais, et riva son regard sombre sur l'assemblés. Les sénateurs étaient suspendus au moindre mouvement de ses lèvres, dans l'espoir de percevoir la réponse avant les autres. Sa voix résonna, audible et parfaitement claire dans le silence irréel qui emplissait le Conseil.

" Au nom de toute les lois d'Atlantéis ; au nom de Cypher, roi des dieux, et de tous les protecteurs de ces mondes ; au nom de ceux qui, par les siècles, ont contribué à faire perdurer la prospérité comme le nom de Séphadora ; au nom de ceux qui oeuvrent pour le peuple, et au nom du peuple même d'Atlantéis, Livandil d'Eleissen, je te nomme Premier Consul. "


Last edited by Alénor d'Endarniel on Mon 22 Dec à 23:14; edited 6 times in total
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PostSubject: Re: Vie au palais   Vie au palais - Page 2 EmptySun 23 Nov à 11:59

Alénor d'Endarniel wrote:

Alénor sourit et passa au registre suivant, bien plus intéressant maintenant que les affaires avaient été exposées.
J'adore cette phrase Razz

Super début, j'aime beaucoup. Le deuxième § est génial!
Et non rien à redire!
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PostSubject: Re: Vie au palais   Vie au palais - Page 2 EmptyFri 28 Nov à 22:31

L'assemblée resta muette, stupéfaite. Aucun des sénateurs ne semblaient préparés à cette décision ; tous avaient été au courant de la relation -pour le moins poussée- entre Jehan et Alénor, trois ans auparavant. En réalité, ils avaient tout mis en oeuvre afin qu'il en fût ainsi... et il demeurait évident qu'ils s'en étaient tirés de main de maîtres. Sur ce point, ils s'accordaient parfaitement. Qu'elle choisisse d'offrir son poste, le poste de Nathaniel, à Livandil les plongeait dans un brouillard total. Ils savaient qu'elle ne s'en séparait qu'à contrecoeur, et même combien ce geste lui coûtait ; mais d'une certaine manière, Jehan avait des droits sur le titre. Livandil, aucun. Quel fait, alors, aurait pu justifier le geste de la Consule ? L'amour ? Un amour plus fort encore que celui qu'elle portait à Nathaniel, par delà sa mort ?
Nul doute que les esprits des Sénateurs devaient déborder de questions. Alénor restait debout, impassible... Elle sondait le coeur de son époux. Lui ne comprenait pas l'honneur qu'elle venait de lui faire ; il ne savait aussi bien que les autres membres de l'asistance ce qui faisait d'un homme un Premier Consul... Il ne distinguait les qualités que sa femme lui reconnaissait en le désignant ainsi. Bien plus qu'une déclaration d'amour, car en plus du sien, elle lui confiait celui d'un peuple entier. Etre Premier Consul, c'était cela, aimer, guider, croire même aux espoirs les plus fou, mais croire toujours, se battre, se battre sans cesse pour le peuple et ses droits, son confort, ses envies mêmes... Etre un chef, dur, froid, inflexible. Etre un père, tendre, joueur et affectueux. Etre Premier Consul. Alénor n'avait jamais été désignée à ce titre, et elle n'aurait pu l'accepter. Demeurée unique Consule, elle avait hérité du nom, mais pas des implications. Après la disparition de Nathaniel, elle en aurait été incapable. Elle savait désormais que, quoi qu'elle fasse, jamais elle ne cesserait de l'aimer. Jamais elle ne saurait trouver le courage de le détruire, pas lui. Première Consule, non... même pour le bien du peuple elle ne saurait le briser ; même sur sa demande. L'amour par delà les bornes du raisonnable ; elle abandonnait, ne pouvant soumettre les siens à sa propre faiblesse.
A côté d'elle, Livandil se tendit. Il cherchait à réagir, mais ignorait comment. Il percevait l'importance des paroles qu'il allait avoir à prononcer, sans pour autant pleinement comprendre. Aussi perdu que son épouse, lui arpentait un monde qui n'était sien que depuis trop peu de temps. Elle croyait avoir su le mener, lui apprendre, lui faire entrevoir sa réalité... Mais était convaincue d'avoir réussi. Distraitement, Alénor posa une main sur l'épaule de son mari ; ce seul contact la fit tressaillir. Elle ne désira rien de plus, une fois encore, qu'être sienne, lui appartenir en toute circonstance. Il était sa famille, sa vraie famille, son avenir. Elle l'aimait, bien entendu ; d'une manière tellement différente de l'amour qu'elle ressentait pour Nathaniel, mais pas moins vivace pour autant. Simplement différente.
Le froid silence du Sénat se mua brusquement en un brouhaha indescriptible. Bien trop épuisée pour tenter de capter l'un ou l'autre des propos des hommes, Alénor patienta ; excédée, elle leva une main au bout d'une minute. Tous se turent, dociles. D'un signe de tête, la jeune fille invita le porte parole des sénateurs à prendre la parole.


" Nous demandons une audience privée au Premier Consul. "

Alénor ignorait simplement ce qu'ils souhaitaient faire subir à Livandil. En contre partie, rien ne justifiait qu'elle refusât cette requête au Sénat. Elle 'en avait aucun droit, et son époux s'en tirerait à merveille, comme à son habitude. Elle n'acquiesça même pas ; Jehan se leva et, d'un même mouvement, les deux Consuls quittèrent la salle.


Hormis quelques soldats en poste, le couloir était désert. Alénor et Jehan avançaient côte à côte sans un mot ; qu'auraient-ils bien pu se dire ? La situation était déjà tellement évidente sans qu'aucun ne fût utile... Ils arrivèrent rapidement à la hauteur d'un garde qui les intercepta, un sourire narquoi illuminant son visage. Alénor ne le connaissait que de vue ; un garçon plutôt fluet, cheveux blonds, yeux verts... Bien trop mignon à son goût, puisque cette caractéristique lui conférait une confiance en lui un peu trop poussée. D'un signe de tête dédaigneur, il désigna Jehan.


" Alors, tu dois être déçu pas vrai ? Depuis le temps que ce poste te revient ! "

Bien entendu, Jehan resta stoïque.

" Tu perdras ton poste pour avoir écouté aux portes du Conseil... Puis nous verrons ce que le tribunal décidera concernant ton châtiment. La peine de mort ne me dérange pas, tu le sais bien. "

Alénor sourit intérieurement ; elle savait pertinemment que Jehan haïssait la loi qui pouvait décider de la mort d'un homme. Elle le connaissait très bien et voyait clair à travers son jeu d'ironie. La réaction du jeune garçon troubla la Consule. Apparemment, il se délectait de la situation, comme s'il l'avait depuis longtemps rêvée. Son sourire s'était élargi, une étincelle de défi enflammait son regard.

"- Tu sauves les apparences, hein ? Tout le monde sait que tu voulais ce poste, mais il a fallu que ta petite chérie l'offre à un autre...

- Arrête, avant d'aller trop loin !


- Allons, tu sais bien pourquoi elle fait ça... elle s'attire toujours les bonnes grâces de tous... T'as bien une idée des moyens qu'elle emploie, non ?

- Tais-toi, ou même nos liens ne feront plus la différence !


- J'aimerais bien voir ça. Au fond, tu sais très bien ce qu'elle vaut, cette espèce de ..."


Alénor, bien qu'elle s'en doutât, ne put savoir de quoi il s'apprêtait à la traiter. Jehan avait saisi le garde par le haut de son uniforme et le maintenait plaqué contre un mur. Déjà, il suffoquait.

" Jehan, arrête ! "

Le nouveau Consul eut un rictus qui trahit son dégout, ses yeux ne lâchèrent pas ceux du jeune voyou.


" Cette ordure est mon petit frère... Enfin, mon demi-frère, tu sais ce qui est arrivé à ma mère. "


Le garde pâlissait, les mains crispées autour de celle de Jehan. Un demi frère... C'était en effet bien possible, prenant en compte la vie de débauche du Sénateur Bertrand. A la mort de son épouse -dans des conditions douteuses - il avait enchaîné les relations sans suite, et bien d'autres choses pour lesquels il n'avait été puni. Grâce à Livandil, c'était chose faite.
Alénor posa une main sur l'épaule de Jehan qui se tourna vers elle. Elle lui parla doucement, comme pour l'apaiser... Ce feu qui le consumait, elle croyait retrouver la haine destructrice de la guerre.

" S'il te plait, Jehan... lâche-le. "

Ce qu'il fit, sans les formes. Le garçon s'écrasa au sol, toussant sous la violence de l'impact.

" Papa n'est plus là pour te protéger, pas vrai ? Excuse-toi, minable ! "


Le jeune garçon, tremblant, tenta d'obtempérer. Noyées sous un flot d'étouffements, les paroles se perdirent. Alénor, incapable de bouger, attendit lorsque Jehan appela les gardes, leur demandant d'amener leur congénère loin d'ici. Comme sonnée, elle continua de fixer le sol même après leur départ. Jehan s'approcha d'elle et soupira ; il lui passa un bras autour des épaules et la serra contre lui.


" Je suis désolé, ma belle... Pour tout. "


Il déposa un rapide baiser sur sa joue, puis l'incita à reprendre leur marche.




***



Assise sur une chaise ornée de velours, Alénor bascula la tête contre le dossier et ferma les yeux. Derrière elle, le crépitement du bois rappelait une soirée d'hiver... Elle était seule, enfin. Livandil lui manquait ; cette nuit lui avait paru bien trop coute et ils se voyaient peu, ces temps-ci. Du moins n'étaient-ils pas seuls lorsque c'était le cas, et tout alors était différent. Elle aurait aimé que les séances d'entraînement se poursuivent... mais les obligations passaient avant tout le reste. Elle aurait aimé établir l'ordre de ses priorités suivant son coeur -ce qui lui avait valu d'abandonner le poste de Première Consule.
Tout cela importait peu... ils étaient loin du mal, loin de tout...


***Une jeune fille tremblait, désemparée... Alénor, quelques années plus tôt, agenouillée devant une paillasse, à même le sol. Horrifiée, elle regardait les gens s'affairer autour d'elle, ignorant ce qu'il convenait ou non de faire dans une telle situation. Rien, non rien, aucun entraînement d'aucune sorte ne pouvait préparer à ça. L'infirmière recula d'un pas, regarda Alénor dans les yeux. Elle avait le visage fatigué par les chagrins sans intermittence, une vieillesse prématurée gagnait ses traits.


"- Je vous la confie, altesse."

Elle posa une main sur l'épaule de la Consule, lui adressa un dernier regard désolé et s'éloigna, dévoilant la jeune patiente. Une enfant. Un bébé, aux yeux d'Alénor ; elle avait 6 ans tout au plus... et elle pleurait ; elle pleurait car elle avait mal, car elle était seule, car elle savait qu'elle ne survivrait pas. Que pouvait-elle faire ? Rien... elle ne pouvait rien faire, et elle restait pétrifiée, les yeux rivés sur le drap taché de rouge.
L'on repoussa la toile de l'infirmerie ; des cris retentirent au dehors mais un seul homme entra. D'un bond, Alénor se releva et se jeta au cou de Nathaniel. Elle cacha son visage dans ses vêtements, comme si ce geste avait pu la soustraire au monde, à la souffrance, à cet instant... Doux et patient, comme à son habitude, il la serra contre lui et attendit qu'elle se calme. Nul besoin d'en faire plus, l'un comme l'autre savaient que ce contact était suffisant. Lorsqu'enfin, Alénor s'écarta légèrement de lui, elle plongea dans la contemplation de ses yeux bleu marine, cherchant sans cesse une ancre à laquelle se raccrocher.


" - Alénor... "

La tendresse qu'il plaça dans ce seul nom aurait su faire trembler des nations. Là était le don de Nathaniel, c'était l'une des choses qui faisaient de lui un chef aimé de tous ; il se serait approprié la confiance des rois de l'enfer eux-mêmes, si cela avait pu sauver les siens.

" Nath, je ne peux rien faire... c'est trop horrible ! La vie est trop horrible ! Qu'est-ce-qu'on peut faire, devant un enfant qui va mourir ? On ne m'a jamais préparée à ça... c'est trop horrible ! "

La tristesse dessinée sur son visage... une autre part de son charisme fou. Une beauté inimaginable, et un caractère incomparable. D'une main, il lui caressa le visage, lui adressa un sourire doux et parla d'une voix calme.


" Tu te souviens du groupe allemand, Scorpions ? "

Il l'embrassa sur le front et chanta tout bas, de cette voix qui avait gagné le monde entier dans les années 2060.

" White dove, fly with the wind, take our hope under your wings, for the world to know that hope will not die, where the children crie...

You're a dove, Alen... May your wings be white. "


Longuement, ils s'embrassèrent pour signifier tout ce qu'ils passaient sous silence... la liste était bien trop longue. Il adressa un dernier sourire à sa belle et s'en fut. Les cris réjouis de ses hommes l'accueillirent au dehors, et ils partirent au combat. Ce jour-là, pour la première fois, Alénor ne pourrait les accompagner.

Elle s'agenouilla à nouveau au bord de la paillasse, posa une main sur le petit front brûlant. Elle sourit lorsque l'enfant la regarda... comme une mère, elle signifiait par là que tout irait bien, qu'elle s'en tirerait. Puis, elle ne sut comment, elle parla. Puis les fées, les lutins et les licornes dansèrent autour d'elle tandis qu'elle racontait ; puis l'enfant tenta de toucher la licorne, puis le lutin enchaîna les cabrioles, puis les lumières devinrent plus tendres, comme au crépuscule, puis le monde stoppa sa course. Figée, Alénor ne respira plus ; les lutins, les fées, les licornes... tous disparurent avec sa magie... La petite fille ne bougeait plus, mais sur son visage un large sourire fit basculer le coeur de la Consule. Elle déposa un baiser sur la joue de la petite fille, en murmurant "May your wings be white..."***


***


Last edited by Alénor d'Endarniel on Fri 12 Dec à 22:56; edited 1 time in total
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PostSubject: Re: Vie au palais   Vie au palais - Page 2 EmptyWed 10 Dec à 21:22

Après avoir travaillé toute la journée sans même faire de pause, Alénor ne parvenait à chasser les milliers d'étoiles qui dansaient derrière ses paupières closes. Exténuée, elle se sentait sereine, calme... Les mathématiques l'avaient détendue, elle avait toujours adoré les sciences. Le nouvel algorithme étant fonctionnel, les rendements de la guilde des tapissiers allaient sans nul doute doubler ; fort bien, il fallait avouer qu'en l'instant, la Consule s'en moquait éperdument. Alors qu'elle pensait à Livandil, elle fut surprise de ne pas s'être préoccupée de son sort ces dernières heures -tout comme de ceux de Jehan, Edwin et Nathaniel. Décidément, les sciences avaient des vertus magiques.

Alénor atteignit la porte de la cuisine en avance sur l'heure prévue. Etant passée par sa chambre, elle avait pu se doucher et se changer ; elle portait maintenant une magnifique robe bleue -dont elle savait qu'elle plairait à Livandil- et avait laissé ses cheveux libres ( là encore, dans le but de plaire à son époux ). Au moment où elle pénétrait dans la pièce, Alénor fut instantanément étouffée par l'étreinte de Roselyn. Toujours aussi douce, la cuisinière serra longuement sa protégée contre elle avant de la laisser respirer, après quoi elle posa les deux mains sur les joues de la Consule et la regarda, les yeux baignés de larmes.

" Oh ma chérie c'est tellement magnifique ! "


Une nouvelle étreinte, bien plus étroite que la précédente, suivit ces quelques mots baignés de sanglots. Roselyn avait été l'une des invitées d'Alénor au mariage, et elle avait su de nombreuses choses au sujet du couple. Le matin même, la jeune fille lui avait annoncé qu'elle attendait un enfant, lui demandant de préparer un repas privé pour son amant et elle... La Consule n'aurait su douter de la réusite du festin. Elle aurait, certes, souhaité un dîner simple, intime, pas plus ; cependant son amie cuisinière se faisait une telle joie d'honnorer les jeunes mariés qu'elle n'avait posé aucune restriction, si ce n'eut été par le regard. Du genre de celles facilement contournables.
Bavardant gaiement avec son amie, Alénor alla s'asseoir à la table prévue pour le "festin". Splendide, comme elle s'y attendait. Une nape de velours bleu nuit recouvrait le chêne de la table, de fines lianes d'or serpentaient dans les assiettes de porcelaine. Verres de cristal des plus fins, couverts d'argent, décor riche mais léger... parfait. Trop parfait, bien entendu, mais la jeune fille sentit des larmes de bonheur couler sur ses joues. Quelques secondes plus tard, juste avant que Roselyn ne saisisse à nouveau Alénor afin de la serrer contre elle, un cuisinier bredouilla quelques paroles incompréhensibles à l'oreille de la Chef Suprême des Lieux. Elle posa un baiser sur le front de la Consule et partit à la hâte derrière le petit homme rondouillard.
Seule à la table, Alénor attendit en silence. Un serveur impeccablement habillé vint déposer sur la table une bouteille de rhum, s'inclinant devant l'altesse. Elle n'eut pas le coeur à lui répondre, le regard déjà perdu dans les profondeurs du liquide. Ce rhum était l'un des meilleurs, et elle le connaissait parfaitement. Des souvenirs, plus douloureux encore que n'importe quelle blessure physique, la harcelèrent à nouveau. Cédant à leur appel, l'esprit plongé dans la couleur de la saisissante boisson, Alénor se laissa submerger.


*** Elle était seule dans une tente. Complètement seule face au désarroi. Nathaniel était perdu par sa faute et chaque jour pleurait de nouvelles victimes. Soldats comme femmes et enfants, plus aucune différenciation n'était faite, par aucun des deux camps. Les hommes à bout tapaient, tuaient et gagnaient pour survivre. Ils ne réfléchissaient plus ; ils combattaient. La Consule, quant à elle, ignorait pourquoi elle frappait encore. Ces hommes avaient, pour la plupart, des familles à protéger, tout du moins des amis à rejoindre. Elle, elle avait perdu sa raison de vivre, ce qu'elle aimait par dessus tout. Peut-être combattait-elle pour lui, pour qu'il ne se soit pas sacrifié en vain ? C'était la seule hypothèse cohérente, et dans une telle détresse, il était préférable de justifier ses actes, au moins pour soi.
Chaque seconde, chaque instant la pression se faisait plus forte ; les seigneurs de guerre étaient les premiers à souffrir, car sur eux reposait toute la rsponsabilité des atrocités commises. Alénor tremblait, incapable de penser, de réagir même... Elle était comme anesthésiée, mais bloquée dans une phase de souffrance terrible. En vain, elle cherchait à fuir, sans résultat.
Elle n'esquissa pas un geste lorsque Jehan repoussa le tenture du refuge. Il s'immobilisa devant elle et soupira. Sans même lever les yeux, elle était certaine que ses vêtements étaient couverts de sang. Les siens l'étaient, ils collaient à sa peau et elle avait froid. Ses cheveux mauves étaient tachés de rouge, emmêlés comme jamais. Non loin d'elle, son épée dégainée reposait sur le sol, elle aussi rouge jusqu'à la garde. Jehan s'agenouilla devant la Consule, elle même assise sur une basse chaise de voyage. D'une main, il lui releva le menton et parla à voix basse. Elle ne le regarda pas.

" Alen... Les hommes, tous s'inquiètent pour toi... Est-ce-que ça va ? "

Elle ne répondit pas, bien entendu. Pas une seule seconde il n'avait expecté une réaction différente. Il était là pour elle ; et c'était déjà beaucoup, en ces temps.

" Tu en es à combien de verres ? "


Pas un reproche, une simple question...

" Je n'en sais rien, j'ai arrêté de compter après le huitième... C'était il y a environ une heure. "

La voix de la jeune femme était rauque, cassée tant par le froid que le désarroi. Elle ne ressentait rien de plus qu'une tristesse morne, un gouffre sans fond.

" De toute façon, il y a bien longtemps que ça ne me fait plus aucun effet... "

C'était là la stricte vérité, et il en allait de même pour bien d'autres parmi les combattants. Un temps, le rhum les avait été à oublier, les soirs de bataille ; un temps il les avait protégé des atrocités, constituant un voile entre le monde des pensées et celui de la réalité. Presque brusquement, la quantité n'avait plus rien changé. Ils continuaient par habitude, sans que la boisson ne pût plus altérer leurs esprits.
Tendrement, Jehan retira le verre des mains d'Alénor qui se laissa faire sans bouger. Ses doigts étaient engourdis par le froid ; elle avait mal, absolument partout et tout était bien trop sombre.
Lorsque son ami lui caressa la joue, ce fut elle qui l'embrassa, longuement, avec passion... Jehan avait toujours envié Nathaniel sur ce point : il avait eu Alénor. Elle ne savait pourquoi elle était avec lui, peut-être qu'après l'alcool, ces ultimes instants demeuraient les seuls en mesure de leur faire oublier, pour un instant très court, certes, une terrible réalité ? Un instant d'un pur égoïsme, où elle se fichait bien du sort du monde et des pauvres de ces lieux... Un instant où elle ne se souciait que d'elle, où tout, mis à part Jehan et elle, était superflu. Au moins désirait-elle, alors ; elle savait où elle souhaitait aller, au contraire des journées de combats. Le plaisir, la certitude et l'oubli, simplement. C'est ce qu'elle recherchait chaque nuit entre les bras de Jehan. Braver le Sénat, imposer sa loi. Eux ne savaient rien du front. Eux avaient voulu tuer Nathaniel. Et bien, qu'il soit leur, ce déshonneur ! ***


Alénor sursauta lorsque Livandil parut devant elle. Elle ne l'avait pas même vu passer la porte. Il la regardait, souriant, avec dans les yeux, une lueur qui fit flancher le coeur de son épouse. Il était magnifique, plus encore que de coutume, et ce n'était pas peu dire. Se demandant où elle s'était trouvée ces dernières heures, Alénor se leva, passa les bras autour du cou de son mari et l'embrassa. Alors, elle perçut à nouveau la sensation nouvelle. Elle voulait être sienne, lui appartenir et rien de plus... son amour était sur terre, sa plus grande certitude.
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PostSubject: Re: Vie au palais   Vie au palais - Page 2 EmptyWed 7 Jan à 22:05

[AU fait, tu as écrit "expecté", vers la fin...c'est de l'anglaisxD]

Livandil sourit aussi en apercevant son épouse. Sa robe bleue lui seyait à merveille, la mettant parfaitement en valeur. Ses longs cheveux flottaient librement sur ses épaules découvertes. Elle était magnifique. Les heures passées sans elle s’estompèrent brusquement, ce fut comme s’ils ne s’étaient jamais quittés. Livandil déposa un léger baiser sur les lèvres de sa femme tout en l’attirant contre lui.
La table avait été dressée pour deux et Roselyne s’occupait du service. Elle sourit d’un air entendu en voyant les mains entrelacées des jeunes gens, puis, selon son habitude, voulut remplir leurs verres de rhum. Livandil n’eut pas le temps de refuser, quant à Alénor, elle ne broncha même pas devant la quantité d’alcool qui lui était versée. Livandil s’étonnait encore de sa résistance. L’espace d’un instant, il décela dans le regard de la jeune fille assise en face de lui une étincelle qu’il ne put reconnaître. Comme si un souvenir lui était revenu. Mais il passa vite dessus, après tout, ils avaient tant de choses à se dire, sans parler de la politique de Sephadora…
Entre l’apéritif et l’entrée, cependant, le silence régna entre eux. Ils en avaient besoin après les journées de folie qu’ils subissaient. Le simple fait d’être ensemble suffisait déjà à les satisfaire en partie. Puis lorsque les plats du service principal, que le vin recommença à couler, la conversation partit vers les sujets brûlants de l’actualité. En premier lieu, la nomination de Jehan. Livandil ne pouvait que féliciter Alénor sur ce point. Le garçon avait toutes les qualités –et les défauts pour devenir un parfait Consul et leur serait d’une aide très précieuse, ayant déjà combattu Mwourront aux côtés de Nathaniel et d’Alénor. Et ainsi, ne songerait-il plus à monter des arnaques contre les marchands de la capitale. Enfin, Livandil l’espérait très fortement.
Puis ils abordèrent sa nomination en tant que Premier OCnsul. Le jeune homme avait toujours du mal à assimiler la nouvelle. Il ne s’y attendait tellement pas ! Consul depuis trop peu de temps, comment allait-il remplir les fonctions et devoirs demandés par cette nouvelle charge ?
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